Les mots surlignés font l'objet d'une note
1[brouillon de lettre à Charles IX]
2Sire, je receus hier deus lettres de votre magesté et le memoyre
3et advis des affayres de ce gouvernement. Le Cheylar nest poynt
4en iceluy ouy [ie : où] bien aucuns autres dont ledit de Frize et Du Vache
5nont poynt prins les armes ; et par plusieurs advis, les rebeles
6sattendent davoyr quelque secours du costé de Berne et Genève,
7à quoy je ferey tout ce qui me sera possible pour my opposer
8et ey envoyé à monseigneur de Nemours la lettre que il vous à pleu
9luy escrire pour estre renforcé de sa compagnie. Le seigneur
10de Lestan, son lieutenanent, est depuis XV jours icy, avecques
11moy avecques une douseyne de gentishommes de ladite compagnie.
12Votre magesté aura entendu par ma dernière despeche les
13moyens que jay tenu pour me renforcer, à quoy je la
14puis asseurer que le païs ni espargne aucune chose,
15aussy est ce chose que leur importe du tout. Je suis
16Sire, ses jours passés, Montbrun surprint le lieu de Nions
19meysons sus les murailles et aussy pour la mauvayse garde
21des catholicques, des quelz aucuns se retirèrent dans le
22chasteau et ainssi que jestoys sus le poynt dy aller avecques
23les forces que jay peu metre ensemble pour les secourir,
24hommes quil peult se saisir de la vile et chasteau de
26[marge gauche : grande partie] de ce Valentinoys bien engaignée qui me fit changer despuis
29et machemyner pour secourir ledit Chabeull car le
30curé du lieu cestoyt, avecques une vinteyne de catholiques,
31fin, syre, y estant arrivé et fayct rompre quelques garites
33qui flanquoyent la muraille par le moyen de deus petites
34debvoyr que la vile fut emportée et non sans ung si long combat
37que la nuict servint ; mays il fault que je vous die, sire,
38et de la mienne qui mirent pied à terre et donnèrent
41necessayres [mots barrés sur deux lignes dont : ayant faict monter et mis au dehors la cavalerie
45dont Mirabel] luy dousième sortit, abandonant le reste et
46quelques gardes quon y sceut fayre, tant de cheval que de pied,
47il ny eut moyen de lempecher quil ne se sauvat, car la
48nuit, lyssue du chasteau et la haulteur des bledz et le païs
49qui est fort mal aysé, luy servirent bien. Le reste fut le
50matin mis en pièces et ne vous veulx celer, syre, le bon debvoyr
51de la noblesse de ce païs quy se sont la plus grande partie
52rendus près de moy en très bon ecquipage. Je vous envoye
53le nom de chevaliers de votre Ordre qui de present si trevent et
54seroyt à propos, syre, quil vous pleut fère quelque
55demonstration au seigneur de Maubec qui en est honoré et
56au quel javoys escrit comme aux autres, et tant sen fault
57quil soyt venu quil na daigné men fayre ung mot de
58responce ni descuse. Au reste, syre, on faict courir le bruit
59que le seigneur Julio Centurion est mort devant La Rochele,
60et parce que son lieutenent, nommé Carle Marconny est
61et quil est homme de service et de merite, ayant fayct
63ce qui se peult pour le service de votre magesté, je la
64suplie très humblement luy vouloyr accorder ladite compagnie
65et vous asseure bien, syre, que par la cognoyssance que jay
66dicele qui sy autre que luy en est pourveu, quele se
67desbendera entierement que vindroyt très mal à pro-
68pos en ce temps car jay tyré service de luy et de
69escient.
71[131] [brouillon de lettre au roi de Pologne]
72Au roy de Pollongne
73Sire, je me remectray à la lettre quil vous plaira veoir que jescriz au roy et
74entendre les occurrances des affaires de pardeça pour nuser de redicte esquelz,
75Centurion qui est des pieça auprès de moy, et congnoissant la valleur et merite
77du sieur Carlo Marconi, lieutenant dicelle compagnie, si tant estoyt que ledit sieur
78Jullio fut decdé devant La Rochelle, comme lon dict, je vous supplie
79très humblement, sire, de faire pourveoir ledit sieur Carlo dicelle compagnie
80pour le service que jen ay tiré, dautant que la baillant à ung autre, elle se
81pourroyt desbander, que viendroyt très mal à propos en ce temps
8283
[brouillon de lettre à Catherine de Médicis]
84veoir par la lettre que jescriz au roy des occurrances de pardeça, seullement
86la supplieray très humblement croyre que je noblieray rien de mon debvoir
87au service de voz magestez et pour les causes en madite lettre contenues, si tant
88est que le sieur Jullio Senturion soyt decedé comme lon dict, devant La Rochelle,
89de vouloir faire pourveoir en sa compagnie le sieur Carlo Marconi
90son lieutenant.